Un homme à la mer
Les marins, souvent, ne savent pas nager
L’océan est si vaste.
Moi, je ne sais pas prier.
Mais la mer fait danser les bateaux
Et moi, je fais la planche
Histoire de regarder le ciel
Et me faire les yeux bleus, blancs et noirs,
Et parfois lumineux.
*
Pour écrire, il te faut un cœur bouleversé
Pour écrire, il te faut un cœur bouleversé,
Un stylo habile, un peu,
Et l'ombre d'une main.
Éteindre,
Les choses parlent plus fort la nuit.
Écouter,
La Parole est un brin d'herbe au bord
de tes lèvres,
À ta merci si tu es à la sienne.
Peindre les murs de silence de toutes les
couleurs.
Bouleversé pour la parole.
Jamais pour faire beau, ni pour te réchauffer
seulement.
Respirer, jouer.
Si tu ne le fais pas, sans doute un pan de
ciel rester sans lumière,
Sans doute tu prendras le métro, mais
sans voir les visages.
*
Figures humaines
Visages icônes
Métro, rues,
Journaux
Tendus, sévères,
Tous feux éteints
Ou les yeux dévorants
Fardés
Effrontés
Tourmentés
Souriants
Mutants
Toiles de maître juste recouvertes de fines
croûtes.
*
La radio
Ce matin,
Le silence se cache des hameçons invisibles
de la radio
Qui attire les oreilles du cœur
Et l’envahit de coupures de presse tranchantes
Peut-être pour remplacer Dieu, qu’elle croit
perdu en mer
Mais il se cache seulement avec le silence
Dans l’océan.
Les anges sont transparents
L'enfance des arbres 2019